R. Plutchik décrit le le dégoût comme opposé à la confiance. Le dégoût traduit une réponse de rejet vis à vis de quelque chose d'offensant, de désagréable. Darwin le définit comme quelque chose de révoltant en relation avec le sens du goût, de l'odorat, du toucher ou de la vision, un danger pour notre intégrité physique.
Le dégoût est considéré comme une émotion gardienne à la fois de l'intégrité du corps (physique) et de l'esprit (moral). Le dégoût physique se distingue du dégoût moral et passe par les sens alors que le dégoût moral serait ressenti après observation et évaluation d'une situation de transgression morale permettant à l'individu de s'écarter de personnes agissant de façon contraire à ses valeurs ou aux normes morales.
Tout se passe comme si le dégoût, en agissant tel un signal nous permettait de distinguer le bon du mauvais, le bien du mal.
Sous l'angle de lecture des émotions secondaires (R. Plutchik), le dégoût est,
Honte si il est associé à la Peur.
Remords si il est associé à la Tristesse.
Mépris si il est associé à la Joie.
Choc, incrédulité, scepticisme si il est associé à la Surprise.
Quelques adjectifs qui le caractérisent
Ennuyé, détesté, répugné, révulsé, haineux.
Les fonctions du dégoût
V. Tran dans l'ouvrage Traité de Psychologie des émotions, Edition Dunod 2009, la décrit comme une émotion antagoniste. Le dégoût est ressenti lorsque l'on est confronté à quelque chose qui nous répugne. Dans le cadre du travail et d'ordre moral, il peut s'agir de situations qui choque nos valeurs personnelles par exemple un problème d'éthique ou à l'extrême le harcèlement d'un collaborateur.
Si le dégoût est associée à la colère, cette émotion peut devenir une motivation à l'attaque contre un individu ou un autre groupe.
Les déclencheurs du dégoût
Toutes situations présentant un danger visant notre intégrité physique ou menaces ressenties comme des offenses touchant voire enfreignant nos valeurs morales et normes sociales.
Dégoût physique, toutes menaces symboliques pour la santé allant d'aliments avariés, cafards, plaies ou malformations corporelles, etc.
Dégoût moral,
- d'ordre interpersonnel aversion de contact vis à vis de personnes inconnues, étrangères ou perçues comme immorales.
- d'ordre socio-moral, offensant la morale, le mensonge, la fausseté, la déloyauté, la trahison ou encore l'agression d'une personne sans défense.
Les manifestations physiologiques du dégoût
L'émotion du dégoût est caractérisée dans la littérature par une activation physiologique du système nerveux parasympathique, entraînant un ralentissement du rythme cardiaque (Ekman, Levenson, 1983; Rozin et al, 2008) accompagné d'une sensation nauséeuse exprimée sur le visage des individus par un froncement de nez, retroussement de la lèvre supérieure.
Conséquences : Vertus et Risques du dégoût
Les Vertus
Le dégoût permet de nous protéger de situations portant atteintes à notre intégrité physique ou morale.
Le dégoût en nous centrant sur nos valeurs nous permet de mieux percevoir nos différences.
Le dégoût peut nous permettre de reconsidérer nos croyances et systèmes de valeurs.
Le dégoût peut conduire à l'amélioration de soi ou de l'équipe.
Le dégoût peut nous permettre de juger ce qui est bon ou mauvais pour soi.
Les Risques
Le dégoût peut conduire au conflit de valeurs.
Le dégoût moral contribue aux jugements et aux préjugés de tous ordres.
Le dégoût moral peut se traduire par l'éloignement de certains individus.
Le dégoût peut conduire à la désapprobation sociale.
Le dégoût moral peut se traduire par des réactions de rejet et d'exclusion.
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